Avis de l’ANCA sur la mise en compatibilité du Plan Local d’Urbanisme de Neuilly-sur-Marne.

Le territoire de Neuilly-sur-Marne est encore bien pourvu en espaces naturels de qualité accueillant une biodiversité remarquable.
Il est concerné par 3 inventaires d’espèces et de milieux remarquables que sont les zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) dont :

  • la ZNIEFF n° 110020457 Boisements et pelouses du parc du Croissant Vert.
  • la ZNIEFF n° 110020467 Plaine inondable de la Haute Ile
    Ville-Evrard se situe entre ces deux ZNIEFF et entre les 2 entités du site Natura2000 de Seine-Saint-Denis que sont le parc départemental de la Haute-Ile et le parc des Coteaux d’Avron à Neuilly-Plaisance.
    L’ensemble de ces sites constitue une trame verte majeure identifiée au schéma régional de cohérence écologique d’Ile- de-France (SRCE, 2013).
    Le PLU de Neuilly-sur-Marne, approuvé le 18 septembre 2014, a intégré des dispositions réglementaires qui permettent la protection des espaces naturels (zonage N inconstructible) et la prise en compte de la nature en ville (espaces paysagers protégés, EPP) notamment.
    L’objectif de la présente mise en compatibilité est de modifier des dispositions du PLU de Neuilly-sur-Marne (qui protègent ces milieux naturels) afin de les rendre compatibles avec les projets de construction prévus dans le cadre de la restructuration de l’EPS Ville-Evrard. En d’autres termes, des dispositions du PLU qui protègent les milieux naturels et la nature en ville (EPP) vont être supprimées pour permettre l’étalement des bâtiments de l’hôpital psychiatrique sur des zones préalablement dépourvues de protections et sur une partie de la ZNIEFF.

Est-ce qu’on ne serait pas en train de faire les choses à l’envers ?

Avis de l’ANCA sur la modification n°1 du Plan local d’urbanisme (PLU) de Gournay-sur-Marne.

Le plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Gournay-sur-Marne a été approuvé le 18 octobre 2016 par le conseil de territoire de Grand Paris Grand Est qui détient la compétence d’aménagement.
L’ANCA a déjà eu l’occasion d’écrire sur le PLU de Gournay, qui a été très mal fait. L’association a donné des préconisations visant à l’améliorer (http://www.anca-association.org/wp-content/uploads/2021/07/AN61_Gournay-sur-Marne.pdf, joint à cet avis).
Pour rappel, 80% du territoire de Gournay-sur-Marne est inondable. Dans le PLU approuvé en 2016, figurent 2 projets (OAP, opération d’aménagement programmé) qui ne sont pas compatibles avec le SAGE. L’un concerne la construction d’une maison de retraite, en zone inondable, et qui, de surcroît, implique la destruction de la mare historique de l’ancien château. L’autre concerne un projet d’aménagement des bords de Marne, au lieu-dit « La Plage », sur la zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) n° 110020467 Plaine inondable de la Haute-Ile, dans le lit majeur de la Marne, et en zone N du PLU.

L’Espèce du mois : La Vélie

Le nom Vélie correspond en fait à l’ensemble d’une famille, les Veliidae, rassemblant de petites espèces de punaises prédatrices chassant à la surface de l’eau. En Seine-Saint-Denis deux espèces de vélies sont connues, Microvelia reticulata et Velia caprai, c’est cette dernière qui sera le sujet de l’article.

Les Veliidae sont l’une des trois familles de punaises pouvant marcher à la surface de l’eau en Ile de France. Les deux autres familles sont les Hydrometridae, nettement différenciables par leur allure très fine et leur tête extrêmement allongée au point d’être plus longue que le thorax, et les Gerridae  bien plus répandus que les Veliidae et donc l’aspect général est relativement proche bien qu’en France les Veliidae soit toujours beaucoup plus trapus et possèdent des pattes nettement plus courtes que les Gerridae. 

Velia caprai est une petite punaise mesurant entre 6 et 8,5mm, elle a une apparence très contrastée, de coloration générale brune foncée, elle possède deux taches blanc vif sur le haut du thorax, deux lignes oranges longent les bordures de l’abdomen et sont elles-même longées par deux rangées de points blanc vifs coté centre. Les deux dernières paires de pattes sont nettement plus longues que la première et servent à se propulser sur l’eau ainsi qu’à répartir son poids pour profiter de la tension superficielle de l’eau. La majorité des individus sont aptères, c’est-à-dire dépourvus d’ailes mais un faible pourcentage d’individus en possèdent, ce sont ces individus qui vont servirent à la dispersion et à coloniser de nouvelles zones. 

Cette espèce peuple principalement les zones de cours d’eau à relativement faible débit, de préférence de petits cours d’eau peu profonds, ombragés et pauvres en matière organique. On les y trouve généralement en petits groupes, passant une grande partie de leur temps en bordure, agrippé à une berge ou à une plante aquatique. Elles apprécient également se réfugier sous les rebords des berges quand celles-ci sont creusées par le courant. 

Dernière mue d’une Vélie marquant le passage à l’âge adulte

Cette espèce est prédatrice, elle chasse les petits insectes en utilisant la surface de l’eau d’une manière rappelant la toile d’une araignée. Les insectes sont retenus prisonniers sur la surface de l’eau et sont détectés grâce aux mouvements d’eau qu’ils provoquent en se débattant. Elle ne dédaigne pas non plus les cadavres d’insectes flottants à la surface.

L’espèce en Seine-Saint-Denis :

En Seine-Saint-Denis, Velia caprai n’est actuellement connue que de deux localités. Il s’agit dans les deux cas de petits rus à faible débit situés en sous-bois. 

L’expansion de patinage.Dans certaines situations, pour pouvoir se déplacer plus rapidement, Velia caprai utilise une technique appelée “l’expansion de patinage” ou Entspannungschwimmen en Allemand. Cette technique consiste à projeter de la salive par son rostre pour diminuer tension superficielle de l’eau lui permettant de multiplier sa vitesse par deux. 

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