Portrait d’une espèce : l’Argiope Frelon

L’Argiope frelon (Argiope bruennich (Scopoli, 1772)) est également appelée Epeire frelon ou Epeire fascié. Il est difficile de confondre les femelles de cette espèce avec leur abdomen jaune vif rayé de noire et de jaune pâle, ainsi que par leur grande taille pouvant aller jusqu’à 2cm sans les pattes. Des individus exceptionnels avec une coloration orange peuvent être observés. Les mâles eux sont beaucoup moins marqués avec un corps jaune pale nuancé de brun et une taille d’à peine 8mm de corps au maximum. Ils sont également beaucoup plus discrets et difficiles à observer.

Argiope frelon, femelle adulte

Quand l’observer ?

Les petites Argiopes frelons sortent de leur cocon vers le milieu du printemps. Celles-ci sont alors difficiles à distinguer des autres épeires et il est plus simple de les observer quand elles approchent de l’âge adulte aux alentours de juillet. Elles resteront alors en vie jusqu’en septembre voire début octobre. 

Sa toile :

Vue sur le stabilimentum

L’Argiope frelon est de la famille des Araneidae. Cette famille est majoritairement composée d’araignées à toile orbitèle, c’est-à-dire à toile géométrique. L’Argiope frelon ne déroge pas à cette règle et tisse une grande toile géométrique. Sa toile se différencie des autres toiles orbitèles par la présence d’un motif en zigzag traversant verticalement le centre de la toile appelé stabilimentum. Lorsque l’araignée se sent menacée elle s’agite d’avant en arrière rendant flou le motif de son corps et du stabilimentum qui se confondent alors, ce qui a pour effet de la rendre difficilement visible.

L’Argiope frelon tisse généralement sa toile dans les hautes herbes à proximité du sol, elle est alors parfaitement placée pour piéger les orthoptères (criquets, sauterelles…) lorsqu’ils sautent.

Le cocon :

Cocon d’Argiope frelon (© Naël Gilet)

Le cocon de l’Argiope frelon est incroyablement complexe et nécessite l’utilisation de quatre  types de soies différentes. La femelle, une fois accouplée et suffisamment nourrie, profite de la nuit pour sortir de sa toile. Elle construit alors une sorte de petite toile lâche et anarchique entre des bruns d’herbes. Sur cette base elle va tisser un réceptacle en forme de cylindre fait d’une soie brune, en dessous de ce réceptacle, elle va fixer un amas jaune constitué d’une centaine d’œuf. Une fois les œufs pondus, elle entoure les œufs d’une pelote de soie brune, qui est elle-même entourée d’une pelote de soie blanche. Le tout est ensuite décoré de quelques bandes de soie sombre pour le camoufler. Le but de cette structure complexe est de protéger les œufs des guêpes parasites, pondant dans le cocon et dont la larve se nourrit des œufs de l’araignée.

Si tout se passe bien, les jeunes Argiopes naissent en en automne et passent l’hiver dans le cocon avant de sortir au printemps et de se disperser, s’envolant au gré du vent en se laissant emporter par le vent à l’aide d’un long fil de soie. Ce mode de dispersion est appelé ballooning.