La vigne au fil des saisons

[su_note note_color=”#d1f6c3″]Des travaux sont menés sur la vigne tous les mercredis de 9h00 à 16h00 et dimanches de 9h00 à 12h00. Si vous en avez l’envie / la curiosité, vous êtes le (la) bienvenu(e) pour venir nous donner un coup de main ! Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à nous envoyer un mail à l’adresse suivante : [/su_note]

En 1992, notre association a créé le vignoble conservatoire du « Vieux Poirier » sur une parcelle en pente du Biotope des Alisiers (zone sous Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope), située dans le Parc des Coteaux d’Avron (cf Figure 1). Le sol de cette parcelle est de type argilo-calcaire, et il s’y développe une flore d’intérêt biologique.

Figure 1 : Localisation du vignoble (source : Google Maps)

Sur cette parcelle expérimentale de 1 200 m2 environ sont d’abord implantés 400 pieds de cépage Chardonnay. Nous nous lançons alors dans une expérience nouvelle : la gestion d’une « vigne en ville ». Cette gestion se fait par une équipe de viticulteurs amateurs de l’association, et se veut raisonnée et biologique (à terme, nous souhaiterions tendre vers une gestion de la vigne en biodynamie. Cf détails via ce lien : http://vin-biodynamique.com).

  • Ne sont ainsi utilisés que des intrants ciblés sur les maladies par lesquelles le vignoble des Vieux Poiriers est concerné : le mildiou et l’oïdium.
  • La vigne est par ailleurs maintenue en enherbement maîtrisé. Le désherbage est sélectif pour permettre la conservation d’une flore adventice de la vigne. Parmi les espèces d’intérêt présentes sur la parcelle expérimentale ont été recensées : la Tulipe sylvestre (Tulipa sylvestris), le Muscari à toupet (Muscari comosum), et l’Ail à tête ronde (Allium sphaerocephalon).
  • Le raisin issu de la production est destiné à une vinification de faible volume (cf Figure 2). Le vin obtenu constitue le fruit d’un investissement coûteux en temps et en moyens humains du fait de ces choix de gestion raisonnée. Il ne s’agit pas de rendre cette vigne lucrative mais d’en faire le support expérimental d’un mode de gestion écologique, permettant le développement et le suivi d’une faune et d’une flore spécifiques de l’écosystème en place.
Figure 2 : Etiquette de la cuvée de 1999 issue du vignoble du Vieux Poirier

L’entretien de la vigne au rythme des saisons

 1. L’HIVER : LA TAILLE AVANT LE REVEIL

Elle arrive doucement, cette saison où l’arbuste sommeille : il est dit en « dormance ». Mais le viticulteur, lui, commence à préparer la fructification à venir. Cette année, sur le Vignoble du Biotope des Alisiers, nous réaliserons les travaux suivants durant l’hiver :

Janvier

  • Elagage des alentours de la vigne (par coupe / arrachage de cornouillers notamment) pour aérer le milieu, permettre un meilleur ensoleillement de la parcelle et limiter le développement de maladies par un séchage plus rapide des feuilles.
  • Débroussaillage des pieds de vigne pour réduire à la fois l’humidité sur cette partie de l’arbre et le niveau de concurrence pour les ressources du sol.
  • Taille des bourgeons adventifs après sélection des futures branches fructifères. L’idée étant d’optimiser la production fruitière en limitant le nombre de bourgeons et donc de rameaux, et en concentrant la sève sur les futures branches fructifères.

Février

  • Poursuite de la taille des bourgeons.
  • Préparation des traitements contre le mildiou et l’oïdium. Nous comptons réaliser un traitement différencié des rangs : 8 rangs seraient traités à l’aide de bouillie bordelaise biologique ; 2,5 rangs seraient traités sur la base de préparation issues de la biodynamie (purin d’ortie -riche en azote et en fer et à action fertilisante ; bouillie de prêle -riche en silice et en calcium et à action contre les maladies).
  • Réfection du palissage pour permettre un bon port des arbustes lors de leur croissance.

Mars

Les derniers bourgeons sont taillés avant le réveil de la vigne en Mars. Des gouttes de sève apparaissent aux incisions, on dit que la vigne « pleure » (cf figure 3).

Figure 3 : Les « pleurs » de la vigne.

Ce réveil se prépare donc par les actions suivantes :

  • Poursuite de la taille des bourgeons.
  • Tonte de la pelouse.
  • Préparation de la réserve d’eau pour les jeunes pieds de remplacement que l’on souhaite planter cette année, et pour les pieds plus anciens.

 

2. LE PRINTEMPS : L’APPARITION ET LE FONCTIONNEMENT DES ORGANES PHOTOSYNTHETIQUES

Avril

  • Taille des gourmands (branches non sélectionnées pour la fructification) pour concentrer le flux de sève vers les branches fructifères, réduire les risques de contamination d’une souche à l’autre et limiter l’encombrement au niveau d’une même souche.
  • 1er traitement (préventif) contre le mildiou et l’oïdium. Se fait au stade 3 feuilles étalées.

Mai

  • Poursuite de la taille des gourmands.
  • 2ème traitement phytosanitaire.
  • Surveillance du gel (gelées de mai)
  • Tonte d’entretien de la pelouse et désherbage au niveau des pieds de ceps pour limiter la concurrence pour les ressources du sol.
  • Effeuillage permettant une aération des grappes et une concentration du flux de sève vers les fruits tout juste apparus.

Juin

  • 3ème traitement phytosanitaire.
  • Liage des sarments (cf Figure 4) favorisant une bonne circulation de la sève et la bonne répartition de la végétation.
  • Bilan de l’état de santé de la vigne.
Figure 4 : L’ANCA pratique aujourd’hui la taille en Guyot simple (source : jardinier-pro.com)
3. L’ETE : LE TEMPS DE LA FRUCTIFICATION ET DES VENDANGES

Tandis que le travail effectué en amont sur la vigne porte ses fruits, les activités se font moins nombreuses pour le viticulteur, mais la surveillance de l’état de santé des arbustes est toujours de rigueur. Voici les tâches effectuées sur le Vignoble du « Vieux Poirier » :

Juillet

  • Taille des sarments trop longs pour favoriser le développement des fruits et aérer la vigne.
  • Arrosage si nécessaire.
  • Mise en place d’un filet de protection contre les oiseaux, qui convoitent les fruits naissants.

Août

  • Arrosage si nécessaire.

Septembre

  • Vendanges éventuelles à la fin du mois.

 

4. L’AUTOMNE : LES VENDANGES SE POURSUIVENT, ET LE CYCLE SE REPETE

Les vendanges ont souvent lieu à cheval entre la fin de l’été et le début de l’automne. Elles peuvent donc se poursuivre jusqu’en Octobre.

En décembre, nous réunirons les adhérents volontaires / intéressés pour les informer sur les travaux que nous prévoyons d’effectuer sur la vigne du Biotope des Alisiers et les mettre en contact avec notre équipe d’habitués. Toute participation est la bienvenue, alors n’hésitez pas à vous joindre à nous pour une ou plusieurs activités de votre choix. L’occasion pour vous d’en apprendre plus sur l’entretien de cet arbuste clé de notre patrimoine national, et de participer à des activités naturalistes dans un cadre qui ferait quelques envieux…

Vous pouvez accéder au calendrier précis des travaux à réaliser sur la vigne du Vieux Poirier à partir du lien suivant : Calendrier Vigne

Aymie Q.

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