L’Espèce du mois : La Vélie

Le nom Vélie correspond en fait à l’ensemble d’une famille, les Veliidae, rassemblant de petites espèces de punaises prédatrices chassant à la surface de l’eau. En Seine-Saint-Denis deux espèces de vélies sont connues, Microvelia reticulata et Velia caprai, c’est cette dernière qui sera le sujet de l’article.

Les Veliidae sont l’une des trois familles de punaises pouvant marcher à la surface de l’eau en Ile de France. Les deux autres familles sont les Hydrometridae, nettement différenciables par leur allure très fine et leur tête extrêmement allongée au point d’être plus longue que le thorax, et les Gerridae  bien plus répandus que les Veliidae et donc l’aspect général est relativement proche bien qu’en France les Veliidae soit toujours beaucoup plus trapus et possèdent des pattes nettement plus courtes que les Gerridae. 

Velia caprai est une petite punaise mesurant entre 6 et 8,5 mm. Elle a une apparence très contrastée, de coloration générale brune foncée, elle possède deux taches blanc vif sur le haut du thorax, deux lignes oranges longent les bordures de l’abdomen et sont elles-même longées par deux rangées de points blanc vifs coté centre. Les deux dernières paires de pattes sont nettement plus longues que la première et servent à se propulser sur l’eau ainsi qu’à répartir son poids pour profiter de la tension superficielle de l’eau. La majorité des individus sont aptères, c’est-à-dire dépourvus d’ailes mais un faible pourcentage d’individus en possèdent, ce sont ces individus qui vont servirent à la dispersion et à coloniser de nouvelles zones. 

Cette espèce peuple principalement les zones de cours d’eau à relativement faible débit, de préférence de petits cours d’eau peu profonds, ombragés et pauvres en matière organique. On les trouve généralement en petits groupes, passant une grande partie de leur temps en bordure, agrippé à une berge ou à une plante aquatique. Elles apprécient également se réfugier sous les rebords des berges quand celles-ci sont creusées par le courant. 

Dernière mue d’une Vélie marquant le passage à l’âge adulte

Cette espèce est prédatrice, elle chasse les petits insectes en utilisant la surface de l’eau d’une manière rappelant la toile d’une araignée. Les insectes sont retenus prisonniers sur la surface de l’eau et sont détectés grâce aux mouvements d’eau qu’ils provoquent en se débattant. Elle ne dédaigne pas non plus les cadavres d’insectes flottants à la surface.

L’espèce en Seine-Saint-Denis :
En Seine-Saint-Denis, Velia caprai n’est actuellement connue que de deux localités. Il s’agit dans les deux cas de petits rus à faible débit situés en sous-bois. 

L’expansion de patinage. Dans certaines situations, pour pouvoir se déplacer plus rapidement, Velia caprai utilise une technique appelée “l’expansion de patinage” ou Entspannungschwimmen en Allemand. Cette technique consiste à projeter de la salive par son rostre pour diminuer tension superficielle de l’eau lui permettant de multiplier sa vitesse par deux. 

L’espèce du mois : le Cloporte rosâtre

Lorsque l’on parle de cloporte, la première image à laquelle on pense est souvent bien loin de l’aspect du cloporte rosâtre (Androniscus dentiger).

Contrairement à la majorité des espèces de cloportes, qui arborent souvent des tons plutôt ternes pour se confondre dans leur environnement, le cloporte rosâtre comme sont nom l’indique possède une coloration beaucoup moins discrète, souvent rose, mais pouvant également varier dans des tons rouges et orangés voir totalement blanc pour certaines populations cavernicoles. Il est également traversé dans sa longueur par une ligne jaune s’élargissant en arrière pour prendre la forme d’une hâche, cette ligne correspond en fait à certains de ses organes internes apparaissants par transparence.

Cette espèce est une espèce endogée* et fréquente des habitats présentant une humidité élevée et constante, dans la nature il fréquentera donc des habitats tels que les grottes ou les anfractuosités de parois rocheuses humides. Il apprécie également un grand nombre d’habitats d’origines anthropiques tels que les caves ou les anciennes carrières, pourvu que ceux-ci soient très minéraux et qu’ils bénéficient d’une humidité constante, une baisse d’humidité de quelques heures à peine suffit à provoquer sa mort. Cette espèce ne se montre quasiment jamais à la lumière, et c’est sûrement ce qui explique son absence totale de camouflage. 

A cause de ses exigences élevées en termes d’humidité, l’espèce est peu commune et sa capacité de dispersion est limitée. Malgré cela, certaines activités humaines créent de nouveaux milieux propices à l’espèce, milieux qui sont probablement colonisés par le transport involontaire d’individus avec divers matériaux. 

L’espèce en Seine-Saint-Denis :

En Seine-Saint-Denis, l’espèce est majoritairement connue sur des sites d’anciennes carrières, où elle fréquente les anciens fronts de tailles ombragés, les fontis et les entrées de carrières humides. Elle est également connue de manière plus occasionnelle d’autres habitats tels qu’un  bord de ru, un boisement frais et humide et un jardin. 

Un cloporte religieux ?
Par endroit, le cloportes rosâtre colonise les parties ombragées de certains cimetières, dans ce contexte il  semblerait que celui-ci préfèrent coloniser les cimetières anglicans plutôt que les cimetières catholiques, cela est surement due à l’utilisation de mortiers différents. 

*Une espèce endogée est une espèce vivant sous terre, ou du moins à l’abri de la lumière. 

Portrait d’une espèce : l’Argiope Frelon

L’Argiope frelon (Argiope bruennich (Scopoli, 1772)) est également appelée Epeire frelon ou Epeire fascié. Il est difficile de confondre les femelles de cette espèce avec leur abdomen jaune vif rayé de noire et de jaune pâle, ainsi que par leur grande taille pouvant aller jusqu’à 2cm sans les pattes. Des individus exceptionnels avec une coloration orange peuvent être observés. Les mâles eux sont beaucoup moins marqués avec un corps jaune pale nuancé de brun et une taille d’à peine 8mm de corps au maximum. Ils sont également beaucoup plus discrets et difficiles à observer.

Argiope frelon, femelle adulte

Quand l’observer ?

Les petites Argiopes frelons sortent de leur cocon vers le milieu du printemps. Celles-ci sont alors difficiles à distinguer des autres épeires et il est plus simple de les observer quand elles approchent de l’âge adulte aux alentours de juillet. Elles resteront alors en vie jusqu’en septembre voire début octobre. 

Lire la suite

Évènements à venir