Gagny, biodiversité et circulation des espèces

L’article qui suit est celui que nous avions proposé à la ville de Gagny pour son magazine mensuel Gagny mag du mois d’octobre. Dans la version papier distribuée aux Gabiniens, il est altéré et contient des omissions et des erreurs qui ne sont pas du fait de l’ANCA. L’article a été ensuite rectifié par la ville dans la version électronique du magazine.

Nous sommes attachés au contenu ci-dessous, qui  traduit bien notre positionnement et nos attentes pour ce territoire.

SvdB

La destruction et la fragmentation des habitats naturels, causées par l’urbanisation croissante et le développement des infrastructures de transport, figure parmi les causes majeures de l’érosion de la biodiversité. En particulier, la fragmentation physique des milieux, en limitant les déplacements d’individus, affecte la réalisation de leur cycle de vie ainsi que le brassage génétique au sein des populations. Pour en atténuer l’effet, des réseaux de continuités écologiques, constitués de réservoirs de biodiversité interconnectés par des corridors écologiques, sont identifiés à l’échelle du territoire en vue de leur préservation ou de leur restauration : c’est le principe de la Trame verte et bleue (TVB), initiée en France par le Grenelle de l’environnement en 2007. 

Le schéma régional de cohérence écologique (SRCE), approuvé en 2013, est la déclinaison régionale de la trame verte et bleue. Il a pour objet principal la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques. Le SRCE identifie les composantes de la trame verte et bleue (réservoirs de biodiversité, secteurs d’intérêt écologique, corridors écologiques, cours d’eau, mares…).

Le territoire de Gagny comporte un réservoir de biodiversité (le Monguichet) et trois secteurs d’intérêt écologique en milieu urbain (les abords du Montguichet, le bois de l’Etoile et les Grands Coteaux) qui sont reliés entre eux grâce aux alignements d’arbres, les squares et les jardins privés. Les réservoirs de biodiversité sont des espaces naturels qui abritent une très grande diversité d’espèces rares et protégées (Tétrix des carrières, Criquet ensanglanté, Lotier maritime) ou un peu plus communes (Mante religieuse, Argiope frelon, Fauvette grisette) à l’échelle de la région. C’est à partir de ces espaces que les espèces peuvent se disperser et conquérir de nouveaux territoires. Les secteurs d’intérêt écologique abritent une diversité biologique supérieure aux territoires urbanisés environnants.

Carte de la trame verte et bleue de Gagny et de ses environs © SRCE 2013, mise en forme P. Amiard

Une espèce pouvant illustrer la fonctionnalité des continuités écologiques à Gagny, est la Bondrée apivore (Pernis apivorus), espèce protégée au niveau européen. Ce rapace diurne se nourrit principalement de guêpes et larves d’hyménoptères. La bondrée niche sur le Massif de l’Aulnoye (Coubron) et couvre un territoire particulièrement important pour subvenir à ses besoins. Cela lui demande des déplacements entre les différents espaces naturels du secteur. A Gagny, cette espèce a été observée survolant le Montguichet et le bois de l’Etoile. Elle a été vue utilisant les continuités fournies par certaines zones pavillonnaires telles que l’avenue Fournier. Bien que l’espèce ait la capacité de voler sur de très grandes distances, elle préfère les zones naturelles ou semi-naturelles dans ses déplacements, comme c’est le cas pour de nombreuses espèces animales. 

Article de P. Amiard et L. Claivaz