Les araignées de nos maisons

Les araignées sont représentées en France par environs 1600 espèces, avec des morphologies et des modes de vies très variés. Elles ont toutes comme points communs, 4 paires de pattes, 2 pédipalpes (sortes de pattes plus petites leurs servants à manipuler la nourriture et à s’accoupler pour le mâle), un corps en deux parties, la capacité de produire de la soie à l’aide de glandes appelées filières, et un régime alimentaire carné (à une exception près).

En France comme ailleurs, un certain nombre d’entre elles peuplent nos maisons, certaines seulement occasionnellement et d’autres en ayant fait leur milieu de vie principal, en voici quelques exemples :

Les Tégénaires : désignant en fait une grande partie des araignées de la famille des Agelenidae, elles sont représentées dans nos maisons principalement par le genre Eratigena. Grandes araignées passant du brun clair au brun foncé, pouvant également aller vers des tons grisâtres, elle est l’araignée qui fait le plus souvent parler d’elle, la fameuse « grosse noire avec des longues pattes ». Bien qu’aux abords impressionnante, elle est comme toutes les autres araignées, très craintive et fuira l’affrontement. Elle est souvent accusée à tort, même par les médecins, d’être à l’origine de nombreux boutons et inflammations de la peau, mais il n’en est rien. Cette araignée très craintive, fait des toiles en nappes dans les caves et derrières les meubles, et on ne croise régulièrement que les mâles lors de la période de reproduction, durant laquelle ils tombent souvent dans les baignoires et les éviers.

Tégénaire (Eratigena sp.)

Les Pholques : désignant la famille des Pholcidae, sont représentés dans les maisons de notre région principalement par l’espèce Pholcus phalangioides, mais aussi plus rarement par Holocnemus pluchei, espèce remontant depuis le sud de la France. Petites araignées assez discrètes avec de très longues pattes fines, les pholques vivent exclusivement à l’intérieur des installations humaines, supportant très mal le froid et la lumière directe du soleil. Souvent confondus à tort avec leurs cousins faucheux (Opilions) qui ne sont pas des araignées, les Pholques s’en distinguent car ils possèdent des caractères bien propres aux araignées, en particulier ici, un corps en deux parties (contre une chez les opilions) et la capacité à tisser une toile. Inspirant généralement beaucoup moins la crainte que les autres araignées, ils sont effectivement parfaitement inoffensifs, du moins pour l’Homme. Mais pour ce qui est de leurs proies, ils sont de redoutables, chasseurs leurs pattes fines et longues leur permettant d’emballer à distances des proies bien plus grosses et fortes qu’eux, guêpes, scutigères… On en a même vu s’attaquer à des mantes religieuses adultes ! Mais leur spécialité est d’aller chasser sur leurs propres toiles d’autres araignées, en particulier les Tégénaires.

Pholcus phalangioides

La Zoropse à patte épineuse, de son nom scientifique Zoropsis spinimana, est une très grosse araignée relativement trapue (surtout pour la femelle) et reconnaissable à son dessin de Nosferatu sur le céphalothorax (première partie du corps). Elle fait particulièrement parler d’elle depuis quelques années, en effet, elle surprend par sa taille très imposante et par le fait qu’elle se rencontre beaucoup plus facilement que les tégénaires dans les maisons où elle vit. En effet, elle ne tisse pas de toile et erre donc à la recherche de proies. Mais ce qui fait qu’elle surprend particulièrement, c’est qu’on ne la trouvait pas il y a peu dans notre région. Effectivement, la Zoropse est une araignée originaire du sud de la France où elle vit d’ailleurs généralement beaucoup moins dans les maisons. Mais depuis quelques années, probablement suite au réchauffement climatique, ses populations remontent la France très rapidement et on la trouve désormais quasiment partout, où elle surprend les habitants qui ne se sont pas encore habitués à sa présence.

Zoropse à patte épineuse

Les Steatodes : ce nom désigne les araignées du genre Steatoda, il s’agit d’araignées très courantes dans les habitations. Elles sont plutôt petites et trapues, allant du noir au brunâtre et possèdent des motifs de couleurs assez vives sur leur abdomen (deuxième partie du corps), qui diffèrent en fonction des espèces. Elles sont plutôt discrètes, faisant des toiles lâches et peu visibles derrière les meubles. Elles inspirent parfois la crainte car leur forme et leurs motifs rappellent les veuves noires, avec lesquelles elles sont effectivement très apparentées. Malgré cela, elles ne sont pas une menace; craintives et de petite taille, elles ne cherchent jamais à mordre mais toujours à fuir, de plus, même s’il est douloureux leur venin ne présente pas de risque particulier.

Steatoda (Steatoda grossa)

Article écrit par L. Claivaz, en contrat d’apprentissage à l’ANCA