La Forêt de Bondy a jadis recouvert une surface considérable. Aujourd’hui, les derniers morceaux de ce grand massif sont situés dans la forêt régionale de Bondy, le Bois des Couronnes, le Bois de Livry-Gargan (“réserve de Chelles”), le bois de Bernouille, le parc forestier de Sevran et le parc de la Fosse Maussoin. On retrouve même la trace de ce grand massif sous la forme de bouquets isolés de vieux chênes ou charmes dans des propriétés privées jusqu’au nord de Livry-Gargan et au Raincy jusqu’à la ligne SNCF. Les lacs, châteaux et demeures qui existaient dans la forêt de Bondy ont souvent subsistés perdus dans l’urbanisation (chapelle Notre Dame des Anges) ou ont complétement disparus (l’étang des Sept-Îles).
La forêt régionale de Bondy est composée de vieux chênes sessiles (Quertus petraea), de châtaigniers (Castanea sativa), de charmes (Carpinus sp.) on y trouve aussi des hêtres (Fagus sylvatica), des érables (Acer sp.), des aulnes (Alnus sp.), des saules (Salix sp.) et même quelques conifères comme des pins maritimes (Pinus pinaster). Les nombreux lacs, mares et ruisseaux offrent de bons biotopes aux espèces remarquables des milieux aquatiques.
Quelques espèces de la forêt de Bondy :
L’Hottonia (Hottonia palustris) est une plante aquatique qui forme l’hiver des rosettes de feuilles plates “plumeuses” enracinées dans le fond nu asséché des mares acides. Un faible nombre de pieds arrivent à fleurir à la fin du printemps (mai-juin) en donnant de charmantes tiges fleuries, dressées hors de l’eau, mauves rappelant la cardamine ou plutôt les primevères qui lui sont apparentés. Elle craint le comblement des mares, l’envahissement par la végétation et est aussi parfois dévorée par les canards avant sa floraison. Parmi les plantes aquatiques compagnes de l’Hottonia on trouve surtout l’Oenanthe phellandre (Oenanthe aquatica) mais aussi la Renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis), les rubanniers (Sparganium sp.), les potamots (Potamogeton sp.), la glycérie (Glyceria sp.), le rorippa (Rorippa sp.), les callitriches (Callitriche sp.) parfois même les sphaignes (Sphagnum sp.). L’Hottonia se maintient dans deux mares à Livry-gargan, son ancienne station de la Forêt régionale de Bondy sera réhabilitée.
L’aqueduc de la Dhuis
L’aqueduc de la Dhuis est un aqueduc enterré qui alimente Paris en eau potable. Cette emprise longue de dizaines de kilomètres est devenue au fil du temps la plus longue prairie naturelle de notre région.
Quoiqu’il s’agisse d’un milieu artificiel de nombreuses plantes intéressantes ont pu s’implanter sur cette prairie depuis les milieux naturels avoisinants et notamment la forêt de Bondy. Même si l’aqueduc reste sensiblement horizontal des variations mineures de l’altitude des couches géologiques permettent l’apparition de sols différents notamment :
- Le limon siliceux des plateaux boisés à chênes sessiles.
- Le calcaire de Brie juste en dessous.
- Les marnes vertes humides encore en dessous.
- Parfois des terres agricoles (pauvres en espèces).
Ainsi au fil des kilomètres de Gagny à Thorigny des espèces écologiquement différentes apparaissent : la sauge des près (Salvia pratensis), l’Ornithogale des Pyrénées (Ornithogalum pyrenaicum), de nombreuses orchidées comme l’Orchis pourpre (Orchis purpurea), la Listére à feuilles ovales (Neottia ovata) et même la Néottie nid d’oiseau (Neottia nidus-avis), l’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum), l’Ophrys abeille (Ophrys apifera), les colchiques (Colchicum sp.), le sainfoin (Onobrychis sp.), le Tétragonolobe (Tetragonolobus maritimus), la Petite pimprenelle (Sanguisorba minor), la parisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia), le Lamier jaune (Lamium galeobdolon), le Fenouil des chevaux (Silaum silaus), le Petit boucage (Pimpinella saxifraga), le Polygala (Polygala sp.), l’Aristoloche (Aristolochia sp.), etc…
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